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Médiation

Lors de ce cours, nous avons eu l'intervention de Madame BILOCQ. 

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Il nous a été demandé de réaliser un résumé de celle-ci

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Ce travail a été réalisé avec Alicia Sotorres et Serena Zinga 

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Madame Bilocq a d’abord été sur le terrain durant 15 ans en tant que médiatrice. Elle coordonne maintenant le service de médiation scolaire à Bruxelles et en région wallone. 

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Qu’est-ce que le service de médiation ? Contexte

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Le service de médiation appartient à la Fédération Wallonie-Bruxelles (ou Communauté française de Belgique). Tout ce qui est dispensé par la Fédération Wallonie Bruxelles (CFWB) œuvre pour ses citoyens. 

Dans la CFWB, nous pouvons retrouver 2 terrains : le service de médiation scolaireet le service des équipes mobiles. Ces 2 services sont rattachés à la Direction Générale de l’Enseignement Obligatoire (DGEO), c’est-à-dire à l’enseignement fondamental et secondaire. 

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Le DGEO est rattaché au Service d’Assistance aux Etablissements Scolaire (SAES) qui apporte un soutiensous différentes formes. Dans ce service, on peut retrouver 4 autres services importants (tous rattachés au DGEO) :

 

1.Le service des inscriptions : Il s’agit d’une série d’agents travaillant en lien avec les parents et les établissements pour l’inscription des jeunes dans un établissement scolaire. Ce service est important, car l’enseignement est obligatoire en Belgique. C’est pourquoi, il est important de trouver une école à tous les mineurs.

 

​2.Le numéro vert : il est accessible aux établissements scolaires, aux directions, aux enseignants, aux familles, etc. MAIS pas aux élèves. Il s’agit du portail entre les services de cette institution et le public. Ce sont eux qui redirigent les appelants vers le service qui pourra répondre au mieux à leur demande.

 

3.Le service de médiation scolaire(SMS) : il existe depuis 25 ans et a démarré sur la commune de Forest car à cette époque, il y avait beaucoup d’émeutes. En effet, les jeunes n’étaient pas entendus et voulaient montrer leur opposition contre le système scolaire. Le ministre Elio Di Rupo leur a alors proposé un temps d’écoute. Il a mis des médiateurs sur le terrain et ces médiateurs étaient des personnes qui avaient cette profondeur du temps de l’écoute, qui aimaient les jeunes et étaient d’accord de prendre du temps pour eux (ils étaient comme des « éducateurs de rue »). Cependant, ils n’étaient pas des médiateurs spécialisés comme aujourd’hui mais, malgré tout, les émeutes ont diminué. C’est à ce moment-là que le SMS a pris racine et a grandi, il s’est professionnalisé à tel point qu’un décret a eu lieu en 1998. Le service de médiation scolaire est un travail de médiation. Tout le monde peut y faire appel.

 

A Bruxelles, le SMS est constitué de 56 postes ouverts (actuellement, 49 postes sont occupés), chapeauté par 2 coordinatrices : Mesdames Vilet et Bilocq. Les médiateurs sont internes aux établissements scolaires. Ils sont affectés à un établissement en particulier, voire 2. Ceci implique que le médiateur à un bureau au sein de l’école, il travaille au quotidien. Il tente de garder une porte ouverte, de maintenir une relation de confiance, d’être accessible à tous les élèves et il travaille régulièrement avec le PMS dans leurs missions respectives. Il prend également le temps de rassembler l’ensemble des ressources internes et externes de l’école et réalise un travail de relais. Les médiateurs de Bruxelles ne peuvent pas intervenir dans le fondamental. Ainsi, lorsque les écoles fondamentales les appellent, ils demandent une dérogation à la DGEO (qui est souvent rapidement acceptée, car ils sont reliés à celle-ci).

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Avantages : proximité, accessibilité à tous, service mieux connu au quotidien. 

 

En Wallonie, le SMS est constitué de 30 postes. Il était chapeauté, jusque début Septembre, par une coordinatrice qui a changé de fonction. Ce sont maintenant les 2 coordinatrices de Bruxelles qui chapeautent aussi le SMS de Wallonie  Les médiateurs sont affectés à une zone géographique et sont externes aux établissements scolaires. De ce fait, les élèves y font moins appel. Ils ont donc dû construire et reconstruire leur métier et ouvrir davantage leur visibilité. Ils sont accessibles via le numéro vert, une adresses mail ou sur le site de Enseignement.be. 

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Inconvénients : lorsqu’ils sont appelés par les écoles, il ne s’agit pas toujours d’un travail de médiation, mais beaucoup de décrochage scolaire.

 

Avantages : ce sont des médiateurs indépendants aux établissements scolaires. Ils sont donc des tiers neutres et ne sont pas assimilés à un acteur de l’école. Cela se joue au quotidien.

 

4. Le service de l’équipe mobile (EM): il existe depuis une dizaine d’années. 28 personnes y travaillent, coordonné par Mr Sedran. Ils sont répartis selon leur zone géographique et sont joignables quotidiennement. Ils travaillent, au sein des établissements scolaires, dans le cadre de situations de crises institutionnelles, voire organisationnelles (questions de conflits entre adultes), de situations exceptionnelles (décès, émeutes, incendies,etc.) et de situations liées à du radicalisme. Son action est l’accompagnementdes directions. Ce service ne peut être appelé que par les directions.

Ils accompagnent les directions avec un plan d’action déterminé avec celles-ci et ils avancent, dans la mesure du possible, pour atteindre les objectifs fixés. Cela implique donc une évaluation. Ils interviennent sur tout le territoire de la CFWB et interviennent souvent à 2. 

 

Les deux seuls services qui touchent au quotidien de par leur pratique sont le SMS et le EM.

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Pacte pour un enseignement d’excellence

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Ce pacte a été mis sur pied suite au constat, qu’en Belgique, le taux d’absentéisme et de décrochage scolaire est le plus élevé d’Europe. Ce pacte (14 chantiers) a été mis sur pied dans la législature précédente, il n’est pas directement lié à celle en cours. 14 chantiers sont en cours depuis plusieurs années et à Bruxelles, le SMS dépend du chantier 13. Celui-ci met en place des actions pour tenter de réduire le taux de décrochage scolaire. L’objectif,  pour 2030, est de diminuer de 50% le taux de décrochage et le service de médiation doit s’y inscrire. Cependant, les médiateurs ne sont pas en accord avec ce « chantier » car il ne s’agit pas de leur métier. En effet, ils font de la prévention de ce décrochage mais dans ce cas de figure, nous ne sommes plus dans de la prévention mais dans de la « guérison ». 

 

Ainsi, de 86 médiateurs, nous passerons à 40 (tant pour Bruxelles que pour la Wallonie). Ils seront tous externes. Ceci leur permettra un statut officiel et un contrat de travail officiellement reconnu. Et, de 28 agents des équipes mobiles, nous passerons à 74 agents (qui se feront appeler agents IPS (intervenants psycho-sociaux)). Ce changement est réalisé, car l’action de prévention sur le décrochage scolaire fait partie des “fonctions” des équipes mobiles. Ils s’occuperont de situations de crises institutionnelles, voire organisationnelles, de situations exceptionnelles, de situations liées à du radicalisme, mais également de l’accueil du décrochage scolaire. Ce travail d’accompagnement du décrochage scolaire est à construire. Parmi les 86 médiateurs de départ, il y en a donc qui vont choisir de changer de métier et d’aller en service mobile et d’autres y seront forcés. Des moments de formation seront proposés pour accompagner la transition. 

 

Le métier de médiateur

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3 piliers du médiateur :

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  • Tiers neutre : Ils sont un lien entre 2 “partis” et ils cherchent un terrain d’entente par une écoute active. Ce sont des tiers neutres et tentent de préserver cette posture à tout prix, car elle est fondamentale. Il s’agit d’un socle moteur, c’est ce qui va les différencier de tout autre intervenant. Cette posture de “tiers neutre” fait partie de leurs outils de professionnalisation ;  

 

  • Indépendance des enjeux relationnels et institutionnels quels qu’ils soient. C’est ce qui fait qu’ils dépendent de la DGEO ; 

 

  • Confidentialité/secret professionnel.

 

Ils travaillent toujours la “relation entre” (ex.: entre un directeur et un parent, un professeur et un parent, un groupe classe et un enseignant, etc.). Ils doivent donc être à l’aise avec le collectif. Ils peuvent également demander de travailler de pair avec un autre médiateur. Cette dimension relationnelle et de “travailler entre” est primordiale. L’objectif est d’installer le processus de médiation et non de résultat, car celui-ci appartient aux différents partis. 

 

“A chaque médiation, c’est une page blanche qui s’ouvre pour les 2 partis”. 

 

Principes :

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  • Chaque parti est libre d’en sortir à n’importe quel moment ; 

  • Le médiateur travaille à la demande (soit par un des partis soit par une autre personne. Ex. : un éducateur fait appel au médiateur pour un élève qui ne veut plus aller au cours de mathématique car ne sent pas son professeur de mathématique donc l’éducateur fait la demande pour àun initiateur). 

 

Le médiateur travaille soit dans l’indirect c’est-à-dire qu’il travaille avec l’un puis va voir l’autre ou fait chaque fois les trajets entre les 2 ; soit il fait un travail direct : Les 2 partis sont d’accord de se rencontrer.

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Le premier outil du médiateur est lui-même. Il doit être dans l’ouverture, dans l’échange. 

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Les médiateurs ont des groupes d’échanges par rapport à des situations clôturées ou non, ils sont en formation continue. Ce qu’il manque, selon eux, ce sont des supervisions. 

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Ils sont dans le dialogue tout le temps. Plusieurs rendez-vous sur une journée et des pages blanches qui s’ouvrent, travail de visibilité, moment de recul et d’informations. 

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Source

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Gonda,A. (2019 – 2020) cours de médiation– spécialisation en orthopédagogie. Haute Ecole de Defré – Bruxelles (Uccle).

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